Encyclopédie méthodique

couverture: Encyclopédie méthodique

Encyclopédie méthodique 1782 - 1832

(Archives de la Lexikographie européenne,
Section. 1 : Encyclopédies
; 50)

206 volumes avec 125.350 pages de texte et 6.300 planches
sur 1.507 microfiches, ISBN 3-89131-453-1

EUR 7.800,- (négatif diazoïque) / EUR 9.360,- (négatif argentique)

Les différents thèmes sont également en vente séparément.

Un supplément imprimé de l'édition microfiche est en vente au prix unitaire de 20 euros, environ 80 pages.

Charles-Joseph Panckoucke. 1736 – 1798

Il fut à partir de 1768 le libraire-éditeur officiel de L'Imprimerie Royale et de l'Académie Royale des Sciences. Grâce à de grands ouvrages, comme le »Journal des savants«, »Mercure de France«, l'»Année littéraire« et une série d'auteurs de renom, il devint à la fin du dix-huitième siècle la figure de proue du marché du livre.

En 1768, il commença à participer au projet de la célèbre Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert. Il se chargea du supplément de la Grande Encyclopédie ce qui lui permit de faire de bonnes affaires. L'idée de compléter largement l'Encyclopédie par une nouvelle Encyclopédie méthodique naquit à Lille chez le petit éditeur Deveria. Dans un premier temps, Panckoucke se répandit en critique envers ce projet. Puis il décida de le concurrencer: reprenant l'idée, il lança l'Encyclopédie méthodique comme »un superbe ouvrage et la vraie Encyclopédie«. Les premiers volumes de l'Encyclopédie méthodique parurent en 1782 à Paris et à Lille (chez Plomteux, Imprimeur des Etats), et à partir de 1790 uniquement à Paris.

Jusqu'en janvier 1794, date à laquelle il vendit son entreprise à son gendre Henri Agasse, plus de 100 volumes représentant la moitié de l'oeuvre intégrale parurent. L' Encyclopédie méthodique, oeuvre monumentale, couvra Panckoucke de gloire et d'honneurs mais elle ne lui rapporta que peu d'argent. Suite à la Révolution, le nombre des souscripteurs –5 000 au départ – chuta de 90%. A la mort d'Agasse en 1813, son épouse prit la direction de l'entreprise. La parution en 1832 du 3e volume sur le thème de l'Histoire naturelle des Vers acheva le projet.

Encyclopédie méthodique

weiteres Titelblatt

La lemmatisation alphabétique telle qu'on la trouve dans l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert découpe des savoirs complémentaires et rapproche des savoirs sans rapport les uns avec les autres. Cette confusion des objets empêche le lecteur de trouver une information complète et pertinente sur un objet, une technique, un art ou une science.

Panckoucke a pour objectif de corriger cette faute méthodique de l'Encyclopédie. Pour cela, il prévoit d'élaborer un dictionnaire propre à chaque thème et de présenter systématiquement et exhaustivement les différentes matières dans les articles. La réalisation de cet objectif se fit de façons très variées. Il existe des dictionnaires complets sur chacun des plus de 50 thèmes travaillés, ce qui est déjà une prestation éditoriale magistrale. Sur certains d'entre eux, on trouve des inventaires supplémentaires et quelques rédacteurs ont respecté à la lettre les indications de Panckoucke: Les Arts et Métiers mécaniques comprennent 8 volumes avec environ 500 articles détaillés. Tous les articles, par exemple l'Art du parfumeur, font jusqu'à 60 pages et se terminent par une table du vocabulaire du contexte mentionné. Un sommaire des articles contenus se trouve à la fin de chaque volume. Roland de la Platière a également procédé de cette façon dans la deuxième section des Arts et Métiers ainsi que dans les Manufactures, Arts et Métiers.

Structure

Il s'agit ici de se demander à quelle subdivision et à quel ordre des thèmes on procéda. Panckoucke a joint au premier volume des Beaux-Arts (1788), au troisième volume des Mathématiques (1789) et au cinquième volume de l'Histoire (1791) un prospectus sur la structure de l'Encyclopédie méthodique, les objectifs suivis ainsi que sur l'avancée de la parution.

Le plan initial prévoyait 27 thèmes. Dans le prospectus de 1789 on évoque 49 thèmes avec 51 dictionnaires et en 1791 ce sont 54 dictionnaires. Etant donné qu'un dictionnaire ne correspond pas toujours exactement à un thème et vice-versa, les informations sur le nombre de thèmes trouvé dans la littérature déconcertent souvent. Par exemple les 4 volumes constituant la section Logique et Métaphysique contiennent mis à part le lexique à proprement parler portant sur la Logique et Métaphysique un lexique complet sur le thème de la Morale et un autre sur celui de l'Education. Les informations sur le nombre exact de volumes déconcertent davantage car le nombre et la nature exacts des thèmes rassemblés dans un volume diverge d'un exemplaire de l'oeuvre intégrale à l'autre.

Dans ses prospectus, Panckoucke commence par les Mathématiques et finit par les Arts et Métiers mécaniques. C'est un passage de connaissances théoriques à des connaissances artisanales. Cet ordre apporte de la clarté dans l'ensemble de l'oeuvre mais il n'est pas impératif. Contrairement aux encyclopédies précédentes où l'arbre des connaissances symbolise la systématique, il représente ici une université moderne aux facultés et instituts indépendants. Cet ordre des thèmes ainsi que leur coexistence décloisonnée caractérisent la Méthodique. Le supplément imprimé de l'édition microfiche donne un aperçu du contenu de chaque volume.

Ampleur

On compte 206 volumes avec chacun une page de titre complète. L'Encyclopédie méthodique comprend environ 125.350 pages de texte et environ 6.300 planches. Elle fait ainsi le double de l'»Universallexikon« de Zedler (68.000 pages) et est cinq fois plus grande que l'Encyclopédie de d'Alembert et de Diderot (25.000 pages).

Collaborateurs

Pour travailler sur la Méthodique, Panckoucke fit essentiellement appel à une génération jeune et nouvelle de praticiens, inspecteurs, juristes, médecins, naturalistes et ingénieurs. Les philosophes, gens de lettres et généralistes furent quant à eux peu représentés. Les collaborateurs sont très souvent cités sur la page de titre du volume dont ils ont assuré la direction rédactionnelle. Ils sont – citons Darnton – »the finest talent of his [Panckouckes] time«. L'Encyclopédie Méthodique renseigne sur les progrès des sciences réalisés grâce à Linné et Lavoisier, Lamarck et Vicq d'Azur. Panckoucke accorda indéniablement beaucoup d'importance aux sciences naturelles, à l'artisanat et à la technique. Dans le domaine des sciences humaines, les contributions de Beauzée (linguistique), Bergier (théologie), Naigeon (philosophie), Watelet (arts) et Framery (musique) apparaissent singulièrement contemporaines.

Planches

Tous les thèmes artisanaux, artistiques et scientifiques font l'objet de très belles planches riches et variées qui se trouvent soit à la suite directe des textes ou dans les recueils. Une description précise des planches se trouve dans les volumes de texte.

Terre inconnue

A la recherche de l'Encyclopédie méthodique dans les fonds documentaires des bibliothèques, on peut avoir quelques surprises. Dans certaines bibliothèques on a confondu l'Encyclopédie méthodique de Panckoucke avec l'Encyclopédie de Diderot. La mention des noms de Diderot et de d'Alembert sur le faux titre de l'Encyclopédie méthodique a sûrement contribué à cette confusion. La durée du chantier encyclopédique et la diversité thématique n'ont pas facilité l'acquisition d'une édition complète de l'Encyclopédie méthodique. En raison du manque d'informations sur la nature exacte des volumes constituant l'Encyclopédie méthodique, une classification certaine fut rendue impossible. C'est la raison pour laquelle peu de bibliothèques sont en possession d'une édition intégrale de l'Encyclopédie méthodique. Longtemps bien moins estimée que l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert, pourtant moins complète, elle est aujourd'hui reconnue comme témoignant d'une époque de changements révolutionnaires dans les domaines de la science et de la culture, de la société et de la politique.